2
Dieu, nous av
ons entendu dire, †
et nos pères nous
ont raconté, *
quelle action tu accompl
is de leur temps,
aux jo
urs d’autrefois.
3
Toi, par ta main, tu as déposséd
é les nations, †
et ils p
urent s’implanter ; *
et tu as malmen
é des peuplades,
et ils p
urent s’étendre.
4
Ce n’était pas leur épée qui posséd
ait le pays, †
ni leur bras qui les rend
ait vainqueurs, *
mais ta droite et ton bras, et la lumi
ère de ta face,
c
ar tu les aimais.
5
Toi, Dieu, tu
es mon roi, *
tu décides des vict
oires de Jacob :
6
avec toi, nous batti
ons nos ennemis ;
par ton nom, nous écrasi
ons nos adversaires.
7
Ce n’est pas sur mon
arme que je compte,
ni sur mon ép
ée, pour la victoire.
8
Tu nous as donné de v
aincre l’adversaire,
tu as couvert notre ennem
i de honte.
9
Dieu était notre lou
ange, tout le jour :
sans cesse nous rendions gr
âce à ton nom.
~
10
Maintenant, tu nous humil
ies, tu nous rejettes,
tu ne sors plus av
ec nos armées.
11
Tu nous fais pli
er devant l’adversaire,
et nos ennemis emp
ortent le butin.
12
Tu nous traites en bét
ail de boucherie,
tu nous disperses parm
i les nations.
13
Tu vends ton pe
uple à vil prix,
sans que tu g
agnes à ce marché.
14
Tu nous exposes aux sarc
asmes des voisins,
aux rires, aux moquer
ies de l’entourage.
15
Tu fais de nous la f
able des nations ;
les étrangers ha
ussent les épaules.
Commentaire
C’est l’apaisement que Dieu envoie, et pas l’effroi!
On se dirait au début d’une célébration, au moment de la salutation et de l’invocation. Mais celle-ci est particulière, comme si elle s’adressait à un monde beaucoup plus vaste.
Jean s’adresse en effet aux sept Eglises d’Asie, le chiffre 7 signifiant la plénitude, un auditoire beaucoup plus large.
Ce texte pourrait être une célébration cosmique faisant pendant au culte exigé par l’empereur du monde romain… Mais le Christ est bien plus grand, bien plus puissant que le plus puissant empereur romain!
Jean célèbre un Seigneur qui réunit en lui le passé, le présent et l’avenir: celui qui est, qui était et qui vient. Vainqueur de la mort: qui nous aime et nous a délivrés de nos péchés. Prince glorieux, il fait de nous un royaume de prêtres.
Quel contraste avec la réalité ambiante! Ce langage imagé est destiné à nous réveiller, à nous faire voir et comprendre l’indicible, le tout Autre, le sacré, la présence mystérieuse du Christ dans l’histoire.
Qu’allons-nous faire?
Prédire et souhaiter la fin d’un monde corrompu?
Baisser les bras en disant que c’était mieux avant, que le monde va à sa perte, et nous retirer dans des Eglises enfermées sur elles-mêmes?
Ou commencer à chercher dans notre monde chamboulé les signes mystérieux de la présence du Christ ressuscité, et le célébrer?
Dieu vient! Dans toute la Bible, les théophanies sont données pour déclencher une adhésion, une décision, un changement dans l’histoire.
Quelle est donc cette vision finale?
Si on parle d’apocalypse de nos jours, on induit dans l’imagerie populaire surtout une idée de panique, de désolation, de destruction (même ici, le deuil est mentionné au v. 7). Mais immédiatement, cette vision nous offre un Christ qui rassure, même tout-puissant: «Voici, il vient», «Je suis l’alpha et l’oméga, le premier et le dernier, le début et la fin.»