1
Sans le Seigneur qui était pour nous,2
sans le Seigneur qui était pour nous3
alors ils nous avalaient tout vivants,4
Alors le flot passait sur nous,5
alors nous étions submergés6
Béni soit le Seigneur *7
Comme un oiseau, nous avons échappé8
Notre secours est le nom du Seigneur *
Commentaire
Jude v. 17 à 25 : Des ennemis dans l’ombre … Que ferais-je sans toi?
«Quant à vous, mes amis …» (v. 17 et 20): il ne s’agit pas de se lamenter sur les disfonctionnements et pointer les désordres dans l’Eglise mais bien plutôt de tenir jusqu’au bout une route ferme fondée sur les enseignements de Jésus-Christ tels que les apôtres nous les ont transmis. Ceux-ci sont à rapporter toujours à nouveau, dans une lecture critique, aux paroles mêmes du Seigneur pour vérification et réappropriation.
Que faut-il entendre par l’injonction «Priez dans l’Esprit Saint» (v. 20)?
Dans sa lettre aux Romains (ch. 8), Paul enseigne qu’une voix en nous prie et gémit sans que nous en soyons naturellement conscients. Il nous invite à créer dans notre environnement matériel et spirituel, selon une méthode qui nous soit propre, les conditions du silence à imposer aux paroles, gestes, attitudes, tâches en cours … afin de percevoir ce qui se dit dans nos profondeurs et de nous laisser inviter en confiance par cette «petite voix» (Thérèse de Lisieux).
Cette voix intérieure nous apprend à reconnaître en Jésus le Seigneur qui a autorité sur ma vie, me persuade que je ne suis pas un «subordonné», mais une fille adoptive, un fils adoptif, choisi par grâce et aimé inconditionnellement.
Ce «Quelqu’un» désigné pour nous aider, c’est l’Esprit Saint qui me rejoint dans mes faiblesses et qui, me décentrant aussi de mes propres besoins, m’incite à prier fidèlement pour les épreuves et succès de tous ceux et celles que le Christ appelle et qui s’efforcent de répondre à cet appel.
Autant de notions que Jude puise en plein cœur de la doctrine de Paul – sans provenir du même terreau spirituel.
Comment faut-il comprendre ce conseil choquant – ainsi paraphrasé – que donne Jude: «Ayez compassion de ceux qui hésitent … Mais pour d’autres, ayez une compassion mêlée de crainte, prenant vos distances d’avec leurs manières de paraître, tachées de la saleté qu’ils ont au fond d’eux-mêmes.» (v. 22-23).
L’épître de Jude combat donc vivement «des séducteurs qui se sont insinués secrètement», des hérétiques. Ils prétendent avoir reçu en rêve des révélations particulières, et par conséquent posséder une science spéciale – la gnose (en grec: connaissance). Ils nient que Jésus soit le Christ, le Seigneur. Ils contestent l’ordre divin de la création. Ils sont accusés de cupidité et d’immoralité (v. 16)
L’épître de Jude est donc un «tract» dirigé contre ces faux docteurs gnostiques. Elle découvre et met à nu un esprit étranger à l’Esprit, qui ne tardera pas à se révéler ennemi de l’Eglise en ce qu’il la divise, l’égare et scandalise ses membres.