1
Alléluia !
De tout cœur je rendrai gr
âce au Seigneur
dans l’assemblée, parm
i les justes.
2
Grandes sont les œ
uvres du Seigneur ;
tous ceux qui les
aiment s’en instruisent.
3
Noblesse et beaut
é dans ses actions :
à jamais se maintiendr
a sa justice.
4
De ses merveilles il a laiss
é un mémorial ;
le Seigneur est tendr
esse et pitié.
5
Il a donné des v
ivres à ses fidèles,
gardant toujours mém
oire de son alliance.
6
Il a montré sa f
orce à son peuple,
lui donnant le dom
aine des nations.
7
Justesse et sûreté, les œ
uvres de ses mains,
sécurité, to
utes ses lois,
8
établies pour toujo
urs et à jamais,
accomplies avec droit
ure et sûreté !
9
Il apporte la délivr
ance à son peuple ; †
son alliance est promulgu
ée pour toujours :
saint et redout
able est son nom.
10
La sagesse commence
avec la cr
ainte du Seigneur. †
Qui accomplit sa volonté en
est éclairé.
À jamais se maintiendr
a sa louange.
Commentaire
«Certes, c'est chose belle…»
Que n'avons-nous chanté ce numéro 45 de Psaumes et Cantiques, avant la version retouchée d'Alléluia (92)!
Peut-être nous a-t-on épargné la troisième strophe, peut-être pas.
Rappelez-vous:
«Vaines fleurs, mauvaises herbes, prospérez, les méchants!
Le maître de nos champs vous exclut de la gerbe.
Et nous verrons le juste tel qu'un cèdre au Liban,
Malgré l'âge et l'autan, rester vert et robuste.».
La versification de ce psaume est du Genevois René-Louis Piachaud (1896-1941) au verbe châtié et austère.
Je reste sidéré par la fidélité discutable dont nos cantiques font preuve vis-à-vis de la Bible. Surtout lorsque leurs paroles contreviennent au sens même de l'Evangile.
Car enfin, dans le passage proposé aujourd’hui: le pharisien qui se rend au temple voit son attitude, sinon disqualifiée, du moins questionnée.
Derrière une apparence enthousiasmante (c'est un croyant engagé!), il fait ce que nous chantons sans distance: il se justifie sur le dos des autres, se persuadant de l'injustice d'autrui par rapport à son comportement – forcément exemplaire.
Or, sous le couvert d'affirmations sincères et vraies, sa prière ouvre le temps du mépris. A la limite, cet homme n'a pas besoin de Dieu. Il n'attend rien de lui; pratique et respect des prescriptions suffisent.
On se gardera d'avoir la critique plus lourde que Jésus, qui ne le condamne pas: ne nous arrive-t-il jamais, dans notre vie spirituelle, de «fonctionner»?
Une chose est sûre: jamais je ne peux m'appuyer sur Dieu pour justifier le mépris, la condamnation, le rejet ou l'indifférence, parce que je penserais être juste en raison de ma foi ou de mon observance chrétiennes.
C'est dit. Et que ce soit entendu! Pour être belle, notre louange n'a nul besoin d'être revancharde!