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C’est lui qui change les fleuves en désert,34
en salines une terre généreuse35
C’est lui qui change le désert en étang,36
là, il établit les affamés37
Ils ensemencent des champs et plantent des vignes :38
Dieu les bénit et leur nombre s’accroît,39
Puis, ils déclinent, ils dépérissent,40
Dieu livre au mépris les puissants,41
Mais il relève le pauvre de sa misère ;42
Les justes voient, ils sont en fête ;43
Qui veut être sage retiendra ces choses :
Commentaire
Tous égaux … Certains le seraient-ils plus que d’autres ?
Deux griefs sont adressés à Moïse : le premier lui reproche son mariage avec une femme koushite (une Ethiopienne ?), alors que le second, qui est le seul à faire l’objet du discours de Dieu, s’en prend à sa relation privilégiée avec le Seigneur. On a sans doute ici l’effet de la combinaison de deux récits qui, à leur manière, contestent l’autorité du Patriarche.
Celui dont la relation à Dieu est mise en question ne plaide pas lui-même sa cause. Il est défendu par Dieu, qui l’a choisi. Moïse, l’intime, se voit enlever le souci de sa défense : il ne lui appartient pas de se justifier lui-même ; seul peut parler Celui qui l’a choisi.
Dieu convoque Miriam et Aaron et leur apprend que Moïse détient un statut spécial entre les prophètes : Dieu lui parle directement, sans passer par l’intermédiaire de visions et de rêves. C’est pourquoi ils pèchent gravement en critiquant ses décisions.
C’est pourquoi Moïse, le croyant, n’a rien à dire de l’amour que Dieu lui porte. Ici le silence est le seul témoignage de foi adéquat. Il affirme que tout dépend de la liberté aimante de Dieu. Celui qui est proche de Dieu ne doit chercher à en tirer ni profit ni privilèges. Cette proximité ne s’atteste que dans l’oubli de soi, la prière pour l’autre : « Et Moïse cria vers le Seigneur : ‘O Dieu, daigne la guérir !’ » (v. 13).
Miriam, lépreuse, est mise ‘en quarantaine’, à l’isolement thérapeutique.
La marche du peuple ne reprend que lorsqu’elle est réintégrée, guérie.