2
Qu’il est bon de rendre gr
âce au Seigneur,
de chanter pour ton n
om, Dieu Très-Haut,
3
d’annoncer dès le mat
in ton amour,
ta fidélit
é, au long des nuits,
4
sur la lyre à dix c
ordes et sur la harpe,
sur un murm
ure de cithare.
5
Tes œuvres me c
omblent de joie ;
devant l’ouvrage de tes m
ains, je m’écrie :
6
« Que tes œuvres sont gr
andes, Seigneur !
Combien sont prof
ondes tes pensées ! »
7
L’homme born
é ne le sait pas,
l’insensé ne pe
ut le comprendre :
8
les impies cr
oissent comme l’herbe, *
ils fleurissent, ceux qui font le mal,
mais pour dispar
aître à tout jamais.
9
Toi, qui hab
ites là-haut,
tu es pour toujo
urs le Seigneur.
10
Vois tes ennemis, Seigneur,
vois tes ennem
is qui périssent, *
et la déroute de ce
ux qui font le mal.
11
Tu me donnes la fo
ugue du taureau,
tu me baignes d’hu
ile nouvelle ;
12
j’ai vu, j’ai repér
é mes espions,
j’entends ceux qui vi
ennent m’attaquer.
13
Le juste grandir
a comme un palmier,
il poussera comme un c
èdre du Liban ;
14
planté dans les parv
is du Seigneur,
il grandira dans la mais
on de notre Dieu.
15
Vieillissant, il fructif
ie encore,
il garde sa s
ève et sa verdeur
16
pour annoncer : « Le Seigne
ur est droit !
Pas de ruse en Die
u, mon rocher ! »
Commentaire
L’obscurité enseigne que, migrante, la lumière se tient ailleurs …
Ténèbres sur le pays: le soleil ne brille plus que sur la contrée de Goshen, où les Israélites habitaient. L’obscurité est telle pour les Egyptiens que l’on n’avance plus qu’en tâtonnant et se heurtant à des obstacles – une obscurité matérialisée, comme ‘à couper au couteau’ dit-on aussi à propos du brouillard.
En signe de deuil et de peur, les Egyptiens, comme lors des éclipses de soleil, restent tapis chez eux. Le dieu Râ fait des siennes, et de plus se montre partial: on ne peut s’empêcher de discerner une note d’humour ‘blasphématoire’ à l’encontre de cette divinité … qui n’en est pas une pour Israël!
Pharaon tente un dernier accommodement: il gardera les troupeaux en garantie. Non! répond Moïse: Dieu veut que son peuple sorte au complet, corps et biens, et surtout avec les troupeaux, subsistance sur pattes.
C’en est trop. Les relations vont être rompues. Dieu ne parlera plus que par le ministère de l’ange exterminateur – même si Moïse, par un artifice rédactionnel du récit, est encore devant Pharaon au début du chapitre 11; n’oublions pas que ce récit est la combinaison de plusieurs sources de la tradition orale.
«Dieu endurcit le cœur de Pharaon»: voilà une expression choquante, qu’on retrouve à bien des endroits dans la Bible. L’homme n’est-il plus qu’un pantin dans les mains de Dieu?
La Bible veut nous enseigner que Dieu mène l’histoire. L’oeuvre de Dieu oblige l’homme à choisir, et, choisissant, celui-ci s’ouvre ou se ferme à l’action de Dieu.
L’action du Christ a été pour certains l’occasion de durcir leur opposition, de franchir un pas de plus dans leur égoïsme – et les tyrans dans leur tyrannie. «La lumière brille dans l’obscurité et l’obscurité ne l’a pas reçue» dit l’Evangile de Jean dans son prologue; «Mais à ceux qui l’ont reçue a été donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu», conclut-il.