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Tout le jour, ma déchéance est devant moi,17
sous les sarcasmes et les cris de blasphème,18
Tout cela est venu sur nous19
Notre cœur ne s’était pas détourné20
quand tu nous poussais au milieu des chacals21
Si nous avions oublié le nom de notre Dieu,22
Dieu ne l’eût-il pas découvert,23
C’est pour toi qu’on nous massacre sans arrêt,24
Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu, Seigneur ?25
Pourquoi détourner ta face,26
Oui, nous mordons la poussière,27
Debout ! Viens à notre aide !
Commentaire
Le discours d’Etienne au sanhédrin, IV : vieillissant mais toujours à l’argus!
Passé un quarantenaire, la première période de sa vie, «l’idée vint à Moïse de se rendre parmi ses frères, les Israélites» (v.23).
Etienne débite la vie de Moïse en tranches de 40 ans. Première période : naissance, éducation et vie dorée. Deuxième tranche de sa vie : Moïse se sent solidaire de ses frères opprimés et pense être l’instrument de Dieu pour les sauver; mais il n’a pas reçu d’appel pour cette mission, résultat : un meurtre, une fuite, un statut d’émigré. Troisième tranche, 40 autres années se déroulant : l’arrogance de l’homme sûr de sa force doit s’être bien émoussée! Et voici que maintenant Dieu adresse vocation à ce (déjà) vieux Moïse : l’ordre de Dieu, donné au Buisson Ardent, remet l’homme en marche pour ‘un exode inversé’ (v. 34).
«Etonné par la flamme d’un buisson en feu dans le désert du Sinaï, Moïse, s’approchant pour voir, entendit la voix du Seigneur déclarer : ‘Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob’» (v. 31-32).
«Il pensait faire comprendre à ses frères que Dieu, par sa main, leur apportait le salut. Mais ils ne le comprirent pas.» (v. 25).
Combien de fois peut-on entendre : «À mon âge, je ne sers plus à rien, je suis inutile à mes proches, je coûte cher à la communauté» … et c’est effectivement ce que la société veut nous faire croire.
«Un jour, une voisine de 90 ans qui revenait de chez le coiffeur m’a dit : ‘Je continue d’y aller, car cela m’aide à me sentir encore ‘bien cotée à l’argus! ‘».
En effet, à cet argus nous sommes, à tout âge, au haut de l’échelle : il n’est jamais trop tard pour entendre et répondre à une vocation.
Nous ne sommes certes pas tous des ‘super-Moïse’ appelés à traverser le désert. Notre mission peut cependant se révéler bien plus modeste mais d’autant plus signifiante : prier, accueillir, renoncer à juger, apporter son témoignage, écouter …