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Bénis le Seigneur, ô mon âme,2
Bénis le Seigneur, ô mon âme,3
Car il pardonne toutes tes offenses4
il réclame ta vie à la tombe5
il comble de biens tes vieux jours :6
Le Seigneur fait œuvre de justice,7
Il révèle ses desseins à Moïse,8
Le Seigneur est tendresse et pitié,9
il n’est pas pour toujours en procès,10
il n’agit pas envers nous selon nos fautes,11
Comme le ciel domine la terre,12
aussi loin qu’est l’orient de l’occident,13
comme la tendresse du père pour ses fils,14
Il sait de quoi nous sommes pétris,
Commentaire
Tu as raison!
Fascinante largesse d’esprit d’un apôtre souvent décrié pour son intransigeance! Dans les débats qui agitent la première génération chrétienne, entre autres dans celle du respect ou non des règles alimentaires juives, Paul renvoie chacun à sa propre conviction : Tu respectes les interdits alimentaires? Tu as raison. Tu ne respectes pas les interdits alimentaires? Tu as raison.
Cette double affirmation ne conduit pas à une hypertrophie du moi (j’ai raison puisque je suis à moi-même ma propre autorité et ma propre référence). Pas plus qu’elle ne conduit à une relativisation des opinions contraires (toutes les opinions se valent).
Cette double approbation renvoie à ce «au nom de quoi» tel ou tel comportement rend compte.
Dans les deux cas, c’est pour le Seigneur, c’est-à-dire dans le but de rendre gloire, non à un comportement humain particulièrement héroïque ou particulièrement libéral, mais de rendre gloire à Dieu.
Ainsi, une même inspiration par l’amour de Dieu peut provoquer chez l’un ou chez l’autre des décisions éthiques opposées. Mais l’essentiel est atteint, tant que les tenants de ces positions ne s’excommunient pas, c’est-à-dire tant qu’ils sont capables de reconnaître que l’autre est aussi un enfant aimé de Dieu.