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Sans le Seigneur qui était pour nous,2
sans le Seigneur qui était pour nous3
alors ils nous avalaient tout vivants,4
Alors le flot passait sur nous,5
alors nous étions submergés6
Béni soit le Seigneur *7
Comme un oiseau, nous avons échappé8
Notre secours est le nom du Seigneur *
Commentaire
Une foi solide intègre le doute
On est en 597 avant J.-C. ; la déportation du roi Jojakim à Babylone avec 18'000 Israélites des classes supérieures, d’artisans haut de gamme et d’ouvriers qualifiés vient d’avoir lieu.
Le ministère de Jérémie touche ici à sa fin. Dieu lui révèle que les déportés reviendront dans leur pays. Ce retour commencera 60 ou 70 ans plus tard.
Mais pour l’instant et sur cette terre profondément étrangère il s’agit de tenir le coup dans l’espérance et la fidélité
Pour conforter l’annonce de la reconstruction nationale sous l’égide d’une alliance nouvelle, Jérémie accomplit un geste prophétique : il achète un champ à son cousin selon une procédure complète du temps de paix, qui nous est rapportée en Jr 32, 1-17 (qu’il conviendrait de lire aussi).
Le scribe rédacteur final du livre de Jérémie place ensuite une grande prière – dont les thèmes s’inspirent largement du Deutéronome – qui exprime l’adoration et la gratitude du prophète pour tout ce que Dieu a réalisé dans l’histoire de son peuple et qui fonde celui-ci à espérer en lui – ce dont Jérémie a donné l’exemple en achetant son champ pour le futur. « Tu as montré qui tu es en accomplissant des prodiges impressionnants pour nos ancêtres en Egypte, pour nous aujourd’hui, en faveur de toutes les nations aussi » (v. 20).
Sa foi ne l’empêche pas d’exprimer aussi le doute qui le travaille : « Pourtant la ville est déjà presque aux mains des Babyloniens, qui avancent leurs travaux de siège de plus en plus près … Seigneur Dieu, pourquoi m’as-tu ordonné d’acheter ce champ et de le payer devant témoins ? » (v. 24-25).