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Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! †2
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève ;3
Que je marche ou me repose, tu le vois,4
Avant qu’un mot ne parvienne à mes lèvres,5
Tu me devances et me poursuis, tu m’enserres,6
Savoir prodigieux qui me dépasse,7
Où donc aller, loin de ton souffle ?8
Je gravis les cieux : tu es là ;9
Je prends les ailes de l’aurore10
même là, ta main me conduit,11
J’avais dit : « Les ténèbres m’écrasent ! »12
Même la ténèbre pour toi n’est pas ténèbre,
Commentaire
La vie éternelle nous donne du temps dès maintenant.
Nous y voilà : tout ce trouble dans la communauté vient de ce que l’avènement du Christ tarde. L’apôtre est animé de la conviction que ce retard est en fait du temps consenti par Dieu : il tient compte du long chemin nécessaire à notre conversion.
Voilà une vision qui suffit à elle seule à changer nos regards.
Tous les habitants de cette planète ne croient pas en Dieu ? Pas encore !
Les catéchumènes ne confirment pas tous ? Pas encore !
Les enfants ne sont pas tous baptisés ? Pas encore !
Les paroissiens ne «viennent pas tous au culte ? » Pas encore !
Mais, entre nous soit dit, nous ne sommes pas prêts : à l’image de nos temples (l’auteur fait référence aux régions de protestantisme minoritaire) nos structures ecclésiales sont trop étroites et contraignantes pour accueillir l’éventualité d’une arrivée massive de besoins, de personnes et de charismes. Ce n’est pas mûr. Pas encore !
Dieu a confiance. Lui qui a sauvé le monde en un instant – celui de la mort de son Fils – nous donne le temps d’aimer et prendre le pas des personnes, le rythme des événements qui se présentent et nous interpellent.
Nous avons le temps, parce qu’il est remis entre nos mains.
Dès lors, prenons celui de témoigner, de prêcher, d’attendre et d’accueillir le moment venu. Le nouveau venu. C’est bien là la dimension de l’Amour.
L’amour est patient… il espère tout… il croit !