2
Seigneur, ent
ends ma prière :
que mon cri parvi
enne jusqu’à toi !
3
Ne me cache p
as ton visage
le jour où je su
is en détresse !
Le jour où j’app
elle, écoute-moi ;
viens v
ite, réponds-moi !
4
Mes jours s’en v
ont en fumée,
mes os comme un brasi
er sont en feu ;
5
mon cœur se dessèche comme l’h
erbe fauchée,
j’oublie de mang
er mon pain ;
6
à force de cri
er ma plainte,
ma peau c
olle à mes os.
7
Je ressemble au corbea
u du désert,
je suis pareil à la hul
otte des ruines :
8
je v
eille la nuit,
comme un oiseau solit
aire sur un toit.
9
Le jour, mes ennem
is m’outragent ;
dans leur rage contre m
oi, ils me maudissent.
10
La cendre est le p
ain que je mange,
je mêle à ma boiss
on mes larmes.
11
Dans ton indignati
on, dans ta colère,
tu m’as sais
i et rejeté :
12
l’ombre g
agne sur mes jours,
et moi, je me dess
èche comme l’herbe.
~
13
Mais toi, Seigneur, tu es l
à pour toujours ;
d’âge en âge on fera mém
oire de toi.
14
Toi, tu montreras ta tendr
esse pour Sion ;
il est temps de la prendre en pitié : l’he
ure est venue.
15
Tes serviteurs ont piti
é de ses ruines,
ils aiment j
usqu’à sa poussière.
16
Les nations craindront le n
om du Seigneur,
et tous les rois de la t
erre, sa gloire :
17
quand le Seigneur rebâtir
a Sion,
quand il apparaîtr
a dans sa gloire,
18
il se tournera vers la pri
ère du spolié,
il n’aura pas mépris
é sa prière.
Commentaire
Saül est vainqueur des Ammonites
Laissons un peu de côté le factuel de cette campagne et, prenant un peu de recul sur le texte d’aujourd’hui, méditons sur le côté dramatique de la vie du roi Saül.
Saül n’avait rien demandé. Dieu l’appelle à une mission qui n’est pas précisée – pas de « bases constitutionnelles » à cette royauté – nouvelle pour Israël – mais Saül l’accepte ainsi. Quand il demande une directive à Samuel, le vieux prophète lui dit : « Agis comme l’occasion se présentera ». Et pour apaiser ses craintes, Samuel lui répétera : « Tu seras changé en un autre homme … Dieu est avec toi » (1 S 10,7-8).
Saül tient si peu à cette haute fonction que, une fois désigné roi, il rentre chez lui pour reprendre son travail de paysan. Certains alors se sont moqués : « Comment celui-ci pourrait-il nous sauver ? » Mais ce qui sortit Saül de sa ferme, ce fut sa révolte devant l’injustice cruelle dont était victime un village de sa région.
Comment ne pas penser à tous ceux qui, ne parvenant pas à obtenir de directives précises, ont pris leurs responsabilités et, un jour, se voient désavoués ?
Comment ne pas penser à tous ceux qui, de nos jours, par amour du Christ et de leurs frères, se sont engagés aux côtés des pauvres et des opprimés et qui, impatients de justice, se retrouvent un jour si loin de l’Eglise et d’une vie de prière qui puise en Dieu ses forces ?
Comment le Père céleste aura-t-il accueilli Saül suicidé de désespoir au soir de sa dernière bataille, qui mit le point final à une longue pente descendante de trahisons et d’idolâtries ? On peut espérer qu’à ses derniers moments il ait lui aussi entendu – et par avance – cette parole du Christ sur la croix : « Ce soir, tu seras avec moi au paradis ».