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C’est lui qui change les fleuves en désert,34
en salines une terre généreuse35
C’est lui qui change le désert en étang,36
là, il établit les affamés37
Ils ensemencent des champs et plantent des vignes :38
Dieu les bénit et leur nombre s’accroît,39
Puis, ils déclinent, ils dépérissent,40
Dieu livre au mépris les puissants,41
Mais il relève le pauvre de sa misère ;42
Les justes voient, ils sont en fête ;43
Qui veut être sage retiendra ces choses :
Commentaire
C’est si simple d’aimer ?
La fin de ce passage évoque l’égocentrisme inconscient qui m’habite, compromettant tout lien avec les autres. Pas facile de ne plus me courber sous le joug de ces peurs qui me font négliger des personnes, voire me montrer agressif. J’ai pourtant fait la révérence à cette force de peur toutes les fois où j’ai refusé de céder une miette de ce bien-être dont je jouissais ; refusé ma compréhension à l’un ou l’autre de mes prochains. En coupant court à sa sollicitation, je me suis coupé de l’autre.
C’est ainsi que des brèches se créent dans la communauté humaine, que des ruines apparaissent, qui semblent irréparables.
C’est ainsi que moi, le croyant qui confesse que Dieu est Celui de tous les hommes, j’ai l’impression très nette « d’avoir pris le nom du Seigneur en vain ».
En revanche si « j’offre à l’affamé » ou « rassasie l’affligé » – il ne s’agit pas que de pain ou d’argent – « chaque fois que je l’ai fait à l’un de ces plus petits de mes frères » (Mt 25,40), un minuscule rayon de lumière en rejoint d’autres dans le monde, une brèche se colmate, une ruine est réhabilitée. Non ?