10
Certains gisaient dans les ténèbres mortelles,11
ils avaient bravé les ordres de Dieu12
soumis par lui à des travaux accablants,℟1
13
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,14
il les délivre des ténèbres mortelles,℟2
15
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,16
car il brise les portes de bronze,17
Certains, égarés par leur péché,18
ils avaient toute nourriture en dégoût,℟1
19
Dans leur angoisse, ils ont crié vers le Seigneur,20
il envoie sa parole, il les guérit,℟2
21
Qu’ils rendent grâce au Seigneur de son amour,22
qu’ils offrent des sacrifices d’action de grâce,
Commentaire
Guérir !
Le Seigneur d’Esaïe n’est pas dupe de la condition humaine, il la connaît de l’intérieur. Parfois, nous pensons que le Seigneur s’est éloigné, qu’il nous en veut, qu’il se cache (v. 17b).
Pourtant, il n’en reste pas à nos rebellions, il continue de vouloir inlassablement la vie du pécheur, et non sa mort : « je n’accuserai pas toujours, je ne serai pas irrité à jamais (v. 16) ! » Il voit bien à quelles misères nous conduisent nos errances. Encore et encore, il attend notre retournement intérieur, prêt à guérir notre cœur, si nous le demandons. Prêt à apaiser nos peurs, à soigner nos blessures intérieures. Prêt à recréer en nous un espace pour la paix, parce que, à ses yeux, nous le valons bien : du haut de sa demeure, le Seigneur se penche vers chacun de nous, « pour ranimer l’esprit abaissé et faire vivre le cœur écrasé » (v. 15b).
Il n’est donc aucun mal ni douleur, pour autant qu’ils soient sincèrement confessés, qu’il ne veuille toucher, cicatriser et finalement guérir : cette prophétie annonce déjà le « Fils de l’homme » des évangiles, portant jusqu’à nous la miséricorde du Créateur.
Saisis par le don suprême de ce serviteur souffrant, certains – moi aussi, peut-être … – peuvent s’exclamer comme l’officier de garde au Golgotha : « Celui-ci était vraiment le Fils de Dieu (voir Mt 27,54).