14
Et moi, je te pr
ie, Seigneur :
c’est l’he
ure de ta grâce ; *
dans ton grand amour, Die
u, réponds-moi,
par ta vérit
é sauve-moi.
15
Tire-m
oi de la boue,
sin
on je m’enfonce : *
que j’échappe à ce
ux qui me haïssent,
à l’ab
îme des eaux.
16
Que les flots ne me subm
ergent pas,
que le go
uffre ne m’avale, *
que la gue
ule du puits
ne se ferme p
as sur moi.
17
Réponds-m
oi, Seigneur,
car il est b
on, ton amour ; *
dans ta gr
ande tendresse,
r
egarde-moi.
18
Ne cache pas ton vis
age à ton serviteur ;
je suffoque : v
ite, réponds-moi. *
19
Sois proche de m
oi, rachète-moi,
paie ma ranç
on à l’ennemi.
20
Toi, tu le s
ais, on m’insulte :
je suis bafou
é, déshonoré ; *
to
us mes oppresseurs
sont l
à, devant toi.
21
L’insulte m’a broy
é le cœur,
le m
al est incurable ; *
j’espérais un seco
urs, mais en vain,
des consolateurs, je n’en ai p
as trouvé.
Commentaire
Du prophète serviteur au Christ Serviteur
Troisième chant du Serviteur.
Le prophète s’adresse à ses compatriotes pour les convaincre que la fin de l’Exil est proche (550-539 av. J.-C.).
Celui que l’on nomme le Deutéro-Esaïe est à Babylone au milieu des exilés.
Pour d’autres exégètes, il parle à Jérusalem.
Quoi qu’il en soit, il est à l’origine des chapitres 40 à 55 du livre d’Esaïe.
Portrait !
Disciple du SEIGNEUR Dieu, le prophète écoute la Parole, pour le soutien de l’affligé. Il ne recule pas devant sa mission. Il endure toutes sortes d’outrages. Fort de l’aide du SEIGNEUR, il tient bon, le visage solide comme la pierre. Surtout, s’il faut aller au tribunal, il est certain que Dieu lui donnera raison.
Après Pâques, les premiers chrétiens sont revenus sur les événements qu’ils venaient de vivre, afin de les comprendre. Ce chant et celui du chapitre 52 les ont inspirés pour décrire le chemin de Jésus : l’écoute de Dieu, la parole proclamée, le soin des affligés, les outrages.
Dans Romains 8,31-34, Paul reprend l’idée de Dieu qui justifie et lève toute condamnation.
En Luc 9,51, il est dit, littéralement, que Jésus durcit sa face pour prendre le chemin de Jérusalem.
Le Deutéro-Esaïe n’annonçait pas formellement le Christ. Mais la figure du Serviteur souffrant a servi, rétrospectivement, à la représentation du chemin de Jésus.
Jésus, Serviteur, est don de Dieu pour nous.