15
Clameurs de joie et de victoire *16
le bras du Seigneur se lève, *17
Non, je ne mourrai pas, je vivrai18
il m’a frappé, le Seigneur, il m’a frappé,19
Ouvrez-moi les portes de justice :20
« C’est ici la porte du Seigneur :21
Je te rends grâce car tu m’as exaucé :22
La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs23
c’est là l’œuvre du Seigneur,24
Voici le jour que fit le Seigneur,25
Donne, Seigneur, donne le salut !26
Béni soit au nom du Seigneur27
Dieu, le Seigneur, nous illumine. *28
Tu es mon Dieu, je te rends grâce, *29
Rendez grâce au Seigneur : Il est bon !
Commentaire
« Bienheureux les cœurs purs, ils verront Dieu. »
Cette vision est le prologue d’une grande fresque rétrospective (chapitres 10 à 12) de la vie des nations depuis le retour des déportés d’Israël (538) jusqu’au moment où Daniel écrit (env. 180 avt J.-C.). Le courage qu’il a fallu aux premiers déportés pour garder intacte en terre étrangère la foi d’Israël, l’énergie nécessaire à reconstruire après le retour, voilà les vertus exigées maintenant pour garder le cap dans les temps de tumulte et de déliquescence caractérisant les règnes issus de l’empire d’Alexandre le Grand. La prophétie révèle quelquefois dans le rétroviseur ce qui n’était pas perceptible au moment où l’on roulait.
La vision place Daniel sur la rive du fleuve, lieu traditionnel de rassemblement des captifs israélites (Ps 137) pour leur culte. C’est une tenue de Grand Prêtre que le Personnage arbore. C’est suite à la rigueur de trois semaines de jeûne que cette vision se présente à Daniel ; de plus, elle consacre la rectitude de son observance ordinaire – « Toi, le bien aimé de Dieu ». On est en zone sacrale. En particulier dans le cadre d’un culte rendu par la communauté au Dieu de l’univers. Mais ce cadre s’enrichit d’une expérience personnelle bouleversante semblable à celle d’Esaïe dans le temple (Es 6). Handicapante même, au point que le voyant doit se laisser réhabiliter par la parole bienveillante et le toucher divin de l’Ange.
Cet ange déclare avoir lui aussi à combattre des puissances adverses et être retenu par elles. Ce qui se passe dans le ciel est présenté comme le miroir de ce qui a lieu sur la terre : une consolation, une espérance et un accompagnement sont offerts au voyant, aux croyants !...