13
il fend la mer, il les f
ait passer,
dressant les ea
ux comme une digue ;
14
le jour, il les condu
it par la nuée,
et la nuit, par la lumi
ère d’un feu.
15
Il fend le roch
er du désert,
les désaltère aux ea
ux profondes ;
16
de la roche, il t
ire des ruisseaux
qu’il fait déval
er comme un fleuve.
17
Mais ils péchaient enc
ore contre lui,
dans les lieux arides ils brav
aient le Très-Haut ;
18
ils tentaient le Seigne
ur dans leurs cœurs,
ils réclamèrent de mang
er à leur faim.
19
Ils s’en prennent à Die
u et demandent :
« Dieu peut-il apprêter une t
able au désert ?
20
Sans doute, il a frapp
é le rocher :
l’eau a jailli, elle co
ule à flots !
Mais pourra-t-il nous donn
er du pain
et procurer de la vi
ande à son peuple ? »
21
Alors le Seigneur entendit et s’emporta,
il s’enflamma de fure
ur contre Jacob, *
sa colère mont
a contre Israël,
22
car ils n’avaient pas f
oi en Dieu,
ils ne croyaient p
as qu’il les sauverait.
23
Il commande aux nu
ées là-haut,
il ouvre les écl
uses du ciel :
24
pour les nourrir il fait pleuv
oir la manne,
il leur donne le from
ent du ciel ;
Commentaire
Notre pain « de ce jour » … pas de demain !
Le texte de la manne nous conduit à une seconde étape d’apprentissage dans la vie avec Dieu. Ce n’est plus seulement le fait de recevoir et surtout de bien identifier les intentions non perverses du donateur, mais encore de savoir comment recevoir. Cette question touche au fond à la façon dont nous gérons le fait d’être des créatures manquantes. Nous connaissons bien la double tentative des Hébreux pour masquer la faille. Se nourrir du passé plutôt que d’accueillir l’inconfort et l’incertitude du présent (v. 3)
Car la traversée du désert ne fut pas pour Israël un rallye glorieux… Habitué aux richesses de l’Egypte – il avait déjà oublié qu’il y était esclave – le peuple trouva rude la vie de nomades. Le désert met à nu le cœur de chacun, il oblige à choisir. Il est le temps de l’épreuve (le chiffre 40, d’où est tiré le terme « carême », est le nombre traditionnel des années de la traversée) qui a pour but de révéler la qualité de la foi du croyant.
Mais c’est aussi là où s’est formé le peuple de Dieu, un peuple en marche, c’est dans cet environnement qu’il a cheminé vers la terre promise, regard tourné vers l’avenir tout en étant parfois embué par la nostalgie du passé, tentation sournoise.
Ce temps de désert est aussi notre temps à nous, saisis que nous sommes par le Christ mais tentés et séduits par toutes sortes de chemins de traverse. Des prophéties, signes et exaucements, pourtant, nous sont prodigués tout au long de la route.