8
La loi du Seigne
ur est parfaite,
qui red
onne vie ; *
la charte du Seigne
ur est sûre,
qui rend s
ages les simples.
9
Les préceptes du Seigne
ur sont droits,
ils réjou
issent le cœur ; *
le commandement du Seigne
ur est limpide,
il clarifie le regard.
10
La crainte qu’il insp
ire est pure,
elle est l
à pour toujours ; *
les décisions du Seigne
ur sont justes
et vraim
ent équitables :
11
plus désir
ables que l’or,
qu’une m
asse d’or fin, *
plus savoure
uses que le miel
qui co
ule des rayons.
12
Aussi ton serviteur en
est illuminé ; †
à les garder, il tro
uve son profit. *
13
Qui peut discern
er ses erreurs ?
Purifie-moi de c
elles qui m’échappent.
14
Préserve aussi ton servite
ur de l’orgueil :
qu’il n’ait sur m
oi aucune emprise. *
Alors je ser
ai sans reproche,
p
ur d’un grand péché.
15
Accueille les par
oles de ma bouche,
le murm
ure de mon cœur ; *
qu’ils parvi
ennent devant toi,
Seigneur, mon roch
er, mon défenseur !
Commentaire
Les lourdeurs d'une digestion difficile...
Les bien-pensants de notre temps taxeront ce passage de moraliste, voire de méprisant ou d'exclusif : il se situe pourtant dans la droite ligne de l'Ancien Testament pour qui la graisse est entre autres symbole d'insensibilité religieuse et de grossièreté morale. «Tu t'es engraissé, tu as grossi, tu t'es épaissi …» (Deutéronome 32,15).
Une vie de désordre et d'excès, les lourdeurs d'une digestion difficile, ne favorisent pas le développement de l'âme. La lourdeur engourdit et rend inapte à sentir et percevoir. Il serait bon que les chrétiens ne soient pas les derniers à rappeler la nécessité de désengorger l'existence pour l'ouvrir à la dimension spirituelle.
Désencombrer notre vie de ses soucis n'est pas pour nous déplaire, mais lui faire subir une cure d'amaigrissement nous fait mettre les pieds au mur. A force de chercher à combler tous nos manques, d'assouvir tous nos besoins au moment même où ils se manifestent, nous risquons cependant de n'être plus en mesure de creuser notre désir jusqu'à ce qu'il s'approfondisse en désir de Dieu et de son Royaume.
Sobriété et modération ont une indéniable dimension spirituelle, selon cette triade que n'ont jamais dédaignée les protestants: sobriété, justice et piété (voir Tite 2,12).
Cette prière de saint Augustin : «O Père… que dans ma recherche, rien d'autre que toi ne se présente à moi. S'il est vrai que je ne désire rien d'autre que toi, fais je t'en prie que je te trouve. Et s'il y avait encore en moi quelque désir superflu, veuille m'en dépouiller toi-même, et me rendre capable de te voir.»